James Caplan
France
1942-2020
Obituary:
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de notre collègue James Caplan, astronome émérite au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille, survenu vendredi 8 mai 2020 à Marseille, dans sa 78ème année.
James Caplan est né en 1942 à Chicago. Il a passé un PhD en astronomie à l’université Northwestern. Il est arrivé en France en 1970, sur invitation de Georges Courtes, directeur du Laboratoire d’Astronomie Spatiale, et il y était resté depuis lors. Il avait les nationalités américaine et française.
Ses centres d’intérêt ont été l’instrumentation (en particulier les Fabry-Pérot), le milieu interstellaire (en particulier les régions d’hydrogène ionisé autour des étoiles massives - ou régions HII), et très généralement la photométrie. Dans les années 1980 il a développé un Fabry-Pérot à balayage piézo-électrique, qui a été intégré dans un spectrographe nébulaire. Cet instrument original a permis de mesurer l’intensité de diverses raies émises par les régions HII. Deux séries d’études (très fréquemment citées) ont été réalisées grâce à cet instrument :
1- une étude du rougissement et de l’extinction par la poussière interstellaire (dans les régions HII des Nuages de Magellan et de la Galaxie).
2 - une étude des gradients d’abondance de l’oxygène et de l’hélium dans les régions HII galactiques.
En parallèle James a discuté les méthodes de réduction des données d’observations faites avec les interféromètres Fabry-Pérot.
Plus tard, il s’est intéressé à la formation des étoiles massives au voisinage des régions HII. Ces études utilisent la photométrie stellaire dans le visible et le proche IR. Elles utilisent aussi des données IR obtenues avec les satellites APEX et Herschel.
James s’est également toujours intéressé à l’histoire des sciences, en particulier à l’histoire de l’Observatoire de Marseille (depuis ses débuts à la fin du 17ème siècle jusque vers 1970), et aux instruments anciens. Il fit numériser les archives scientifiques et cataloguer ces instruments anciens. Par exemple il prépara le remontage de la Grande lunette méridienne de l’Observatoire ; il fit de nombreuses photos de tous les instruments du musée déjà existant à l’Observatoire, en joignant d’excellents commentaires qui sont encore diffusés régulièrement au LAM. James a dirigé la grande exposition « Telescopium », au palais Longchamp ; la Grande lunette méridienne fut l’un des phares de cette exposition.
James, qui apparaissait souvent comme un homme discret, avait en fait une personnalité ouverte et chaleureuse. Il était très attentif aux autres et son intérêt était authentique. Sa personnalité originale ne laissait personne indifférent et il était doté d'une curiosité intellectuelle insatiable qui forçait l'admiration. Il appréciait beaucoup le fait de transmettre son savoir, mais avec toute l'humilité qui était la sienne. Son humour très anglo-saxon était plus qu'apprécié, de même que sa générosité toujours très discrète, mais bien réelle.
Lise Deharveng, Françoise Maxant, Georges Comte et Gérard Lemaitre.